LA POGNE DE ROMANS (Drôme)
Hier, je me suis régalée. Une fois de plus. Avec de la pogne.
Qu'est-ce que la pogne ? J'en parle souvent dans mes romans, et même sur ce blog car sa fabrication a débordé le département de la Drôme pour son voisin le département de l'Isère. Et même dans l'Ain et la Bourgogne où elle prend le nom de pougnon.
L'été, avec mes parents et mes frères et soeurs (nous sommes 5 et je suis l'aînée) nous faisions souvent une virée près de la Côte Saint André (où j'habite aujourd'hui) pour rapporter une pogne. Car dans la vallée du Rhône où j'ai grandi, le dimanche, souvent, c'était le "pâté" à la confiture d'abricots, (un grand chausson pâte brisée ou feuilletée) ou la brioche.
La pogne est aussi une brioche, mais particulière. Dorée, légère et savoureuse, en forme de couronne, elle fond dans la bouche. Ce qui la caractérise est l'eau de fleur d'oranger utilisée, qui lui donne un goût inimitable. Naguère elle était fabriquée à l'approche de Pâques, on en trouve souvent à présent chez notre boulanger-pâtissier. L'un des secrets de fabrication : une double fermentation. De la farine, des oeufs, du sucre, un peu de rhum. Pour les proportions, cela reste un secret bien gardé.
On partage la pogne comme on partage le pain. C'est plus qu'une gourmandise, c'est tout un symbole, un art de vivre et de recevoir, aussi, car personne ne boude ce genre de dessert. Avec une salade fruits frais en accompagnement, un régal !
Bonne semaine !