DÉBUTS DIFFICILES

Destiné à la médecine Hector après son baccalauréat monte à Paris pour étudier. Mais la musique est comme sa seconde nature. Il sèche les cours de la faculté et est admis parmi les élèves de Jean-François Lesueur, auteur et compositeur d'opéras et de musique religieuse. Il admire son maître. À la Côte, ses parents sont furieux, menacent de lui couper les vivres. Hector persiste. Il écrit sa Messe Solennelle et au prix de mille efforts parvient à la faire exécuter. Il réussit le concours du Prix de Rome en 1830 et s'en va, non sans réticence, séjourner à la villa Médicis. Car il a autre chose à faire… en particulier conquérir une belle.

Côté coeur, ce passionné vit dans l'excès. Après la jolie Estelle reléguée pour un temps parmi les jolis souvenirs de jeunesse, il est tombé amoureux feu de la comédienne Harriett Smithson, son "Ophélie" qui l'ignore. Il va mettre des années à la conquérir. Et quand il l'épousera enfin, la situation s'inverse, c'est elle qui devient très, très amoureuse, et lui… bien calme. Comme si désirer était plus important que concrétiser ! Elle lui donne un fils, Louis, et perd sa santé. Hector tombe amoureuse d'une autre, Marie Recio. Harriet, paralysée, décède après un long calvaire.

Le musicien Liszt, ami très proche de Berlioz, lui écrit à : "Elle t'inspira, tu l'as chantée, sa tâche était accomplie !"

Dur dur, quand même, les hommes !

Très vite, Hector épouse Marie Recio. Son fils Louis que lui a donné la pauvre "Ophélie" navigue sur les océans. Il fait carrière dans la marine, mais ne semble pas heureux. 

Berlioz est toujours "patraque", il souffre, dit-il, d'une névrose intestinale. Pourtant il est toujours sur les routes, ou à diriger ses concerts, ou à composer fiévreusement. Bientôt tout s'accélère. Il est reconnu, mais les deuils l'accablent. Ses deux soeurs disparaissent. Puis c'est Louis, frappé à 33 ans par la fièvre jaune, dans le port de la Havane. Marie Recio n'est plus, ses amis s'en vont à leur tour. Accablé, le génial compositeur s'éteint le 8 mars 1869 alors que la sève monte dans les noyeraies de son pays natal et que le blé grandit dans la glèbe dauphinoise constellée de galets.

Parmi ses oeuvres : Harold en Italie, Benvenuto Cellini, les Troyens, Béatrice et Bénédict, la damnation de Faust, Roméo et Juliette, le Requiem, l'enfance du Christ et la sublime symphonie fantastique.

Comments

[Pahi]

Très, très belle l'histoire de la vie de Berlioz, mais aussi très, très triste...
Merci, Suzanne-Cécile, de l'avoir partagée avec nous.
Je t'embrasse très fort, mon amie. Fais aussi nos amitiés à ta tendre moitié, s'il-te-plaît.

[Binchy]

Merci encore Suzanne-Cécile !